Construire son premier cerf-volant 4 lignes par Guardian

Guardian est un cerf-voliste français passionné. Il a réalisé son premier cerf-volant 4 lignes en 2014 et a ensuite partagé cette première expérience sur le forum francophone Aufilduvent. Nous te proposons ici de redécouvrir ce retour d’expérience riche en apprentissage !

La suite a été principalement rédigée par Guardian à la première personne. Merci Guardian pour ce partage !

L’ébauche du cerf-volant
Le cerf-volant terminé

Avant-propos

Je précise que je ne présente pas ici un « guide » pour fabriquer un cerf-volant Revolution, je n’en ai ni l’expérience ni la prétention. Je partage simplement la méthode que j’ai utilisée pour ma toute première construction, les choses que j’ai essayées, certaines avec réussite, d’autres plus hasardeuses. C’est pourquoi j’emploie le passé / première personne du singulier (j’ai coupé, j’ai cousu…) et non pas le présent/deuxième personne du pluriel (coupez, collez…).
Certains membres du forum m’ont demandé un retour d’expérience avec des photos, j’ai donc décidé de faire ce petit dossier.

A la fin du petit dossier, j’ai expliqué des notions basiques de coutures.

Mon objectif était de fabriquer un Revo ventilé de taille 1.5, en Icarex et avec bord d’attaque courbé.

Jusqu’à présent, j’avais un RevoPolo UL, parfait de 9 à 15km/h de vent (et exploitable plus largement de 6 à 18km/h). Il me fallait donc un ventilé pour pouvoir voler par des vents plus forts, au-delà de 20km/h. L’idée était donc de copier les dimensions de mon RevoPolo en le ventilant à la manière d’un Barresi. La réalisation du RevoPolo par Los Hermanos étant d’excellente qualité, ça me paraissait une bonne base « d’étude ». Et puis, je n’aurai jamais réussi ce projet si je n’avais pas eu sous les yeux un modèle à copier…

Je voulais faire ce Revo avec bord d’attaque courbe, et les lignes tissées dans l’Icarex du Revopolo m’ont permis de mesurer cette courbure.
En construisant la même taille de Revo (1.5), ça me permettait aussi de fabriquer une nouvelle voile, sans racheter de carbones.

Le montant de la commande des matériaux s’est élevée à environ 90€. En plus de ça, j’ai acheté des outils en magasin de bricolage et d’arts graphiques, des aiguilles Microtex, un bouquin sur la couture…

J’ai commencé par faire des essais de panneautage sur un logiciel (de traitement de texte), pour tester les couleurs et les formes.

J’ai beaucoup lu sur les forums (de cerfs-volistes et de couturières), posé des questions sur le Forum « Au Fil du vent », et je me suis lancé.
Merci aux membres du forum qui m’ont accueilli, aidé ou encouragé : nicoger, DID92, marcel66, Michel en papier, Brunodu59, souris, F1, Barou, berni974, belote13, Yves, christof.

Pour m’entraîner à la machine à coudre, j’ai d’abord réalisé la housse du cerf-volant, dans du Spi CX2. C’était un bon exercice pour moi qui n’avait jamais cousu auparavant.

Etape 1 : Prise des mesures

J’ai donc commencé par prendre toutes les mesures de mon Revopolo 1.5, car c’est ce modèle que je voulais reproduire. C’était une étape plutôt longue, notamment, car je voulais reproduire un bord d’attaque courbe. Pour les mesures de la courbure, j’ai utilisé les lignes tissées dans l’Icarex, et j’ai pris des mesures tous les 20 cm le long du bord d’attaque.

J’ai aussi analysé l’assemblage « sous toutes les coutures » : le bord d’attaque est relié à la voile par une « couture rabattue », et les ourlets des bords de fuite sont doubles.
Tout au long du projet, je faisais des allers-retours vers le RevoPolo pour vérifier que je partais dans la bonne direction.

Outils : mètre ruban, réglet, rapporteur.

Prise de mesures d’un cerf-volant existant

Etape 2 : Fabrication d’un patron « Master »

L’idée était de faire d’abord un patron que je pourrai réutiliser pour d’autres Revo 1.5 dans le futur (un semi-ventilé notamment). Je l’ai dessiné sur une plaque de carton achetée en magasin d’arts graphiques (1 mm d’épaisseur, mais la prochaine fois, je prendrai plus fin pour faciliter la découpe). Bien sûr une demi-voile suffit. J’ai ajouté aux dimensions « finies » une marge de couture de 20 mm (plus tard j’ai regretté de ne pas avoir mis 30 mm, j’explique pourquoi après).

Autre avantage de garder ce « master » intact : j’y ai placé les éléments tout au long du projet pour positionner, coller ou vérifier régulièrement que mon assemblage était bon.

Outils : plaque de coupe 90 x 60 cm, règle de plaquiste de 92 cm, crayon de bois, cutter circulaire.

Fabrication du patron « master » qui servira pour les 2 ailes

Etape 3 : Fabrication d’un patron pour ce ventilé

J’ai dupliqué le patron sur une autre plaque de carton. J’y ai dessiné le panneautage, et j’ai découpé chaque morceau. En cas de superposition d’éléments, j’ai fabriqué d’autres morceaux de patron à partir des premiers.
Pour chaque morceau de patron, j’ai indiqué sur chaque côté si une marge de couture était comprise ou à ajouter.

Ce Revo sera symétrique, donc là encore une demi-voile suffit.

Outils : les mêmes qu’à l’étape 2.

Croquis pour préparer les panneaux et la numérotation pour retrouver aisément les panneaux une fois découpés
Outils pour découper le patron : une règle et un cutter rotatif
Découpage des panneaux du patron « master »

Etape 4 : Traçage et découpe sur Icarex et gaze

J’ai d’abord utilisé un criterium à craie, mais ce n’est pas très précis. Finalement, le traçage au crayon de bois fonctionnait bien sur l’Icarex. Pour la gaze en revanche, j’ai utilisé la craie. J’ai essayé plusieurs outils de découpe. Le cutter rotatif m’a donné satisfaction. J’ai utilisé un couteau de précision pour certaines zones précises et angles.

Outils : plaque de coupe 90 x 60 cm, règle de plaquiste de 92 cm, crayon de bois, cutter circulaire, couteau de précision, criterium à craie.

Tracé des panneaux sur la gaze avec de la craie
Tracé des panneaux sur l’icarex au crayon de papier de préférence (le tracé à la craie n’est pas précis)

Etape 5 : Collage

J’ai utilisé une colle « à bâtir » de mercerie, en stick, elle fonctionnait très bien sur l’Icarex, beaucoup moins bien sur la gaze ou le dacron. Cette colle n’a pas encrassé mon aiguille à la couture. J’ai utilisé le patron « master » pour positionner les morceaux. Du scotch m’a aidé à maintenir les morceaux pour le collage et le séchage. D’abord, l’Icarex était collé, une fois sec, je collais et scotchais la gaze. Une fois la première aile collée, je l’ai cousue, puis j’y ai collé la 2ème aile, que j’ai cousue.

Les panneaux sont fixés avec du scotch, puis, collés
Collage des panneaux avec un bâton à colle (ex : UHU)

Etape 6 : Couture de la voile

Après plusieurs essais de couture sur des chutes (réglage des points, ajustement de la tension pour chaque point…), j’ai attaqué la couture de la voile au point zig-zag piqué. Après couture, je vérifie ma voile sur le patron « master » et je m’aperçois qu’il me manque 5 mm sur ma marge de couture latérale. Aïe. Pourtant, ils y étaient avant couture, et mes panneaux ne se sont pas décollés pendant la couture… Où sont passés ces 5 mm?

La couture a très légèrement froncé le tissu, car je ne peux pas réduire la pression du pied-de-biche sur ma machine, et la tension du fil d’aiguille était peut-être un peu trop forte. La prochaine fois, je baisserai un peu la tension, et je mettrai 30mm de marge-couture, je taillerai à 20 mm après avoir cousu.

À part ça, le résultat est bon, les 2 ailes sont symétriques. Soulagement.

Pour ces coutures, j’ai utilisé une aiguille Microtex 70 et des coutures zig-zag 3 points. J’explique des notions de couture en bas de page.

Couture des panneaux
Les panneaux sont cousus avec des points en zig-zag

Etape 7 : Réalisation du bord d’attaque

J’ai découpé 3 bandes de gaze (une pour le centre et deux pour les extrémités). Les raccords de gaze seront cachés sous les bandes de dacron où sont fixés les embouts verticaux haut (donc pas besoin d’avoir une bande de gaze de 2M40 de long). Pour chaque morceau des extrémités, j’ai pré-cousu une bande de dacron verticale (pliée en 2), elle recevra les élastiques des embouts du bord d’attaque. J’ai utilisé des pinces à linge pour pré-assembler ces 3 bandes de gaze avec le dacron. Deux bandes de dacron verticales sont ajoutées par-dessus le bord d’attaque, elles recevront les élastiques des barres verticales. J’ai opté pour un point de couture en forme de vague comme sur mon Revopolo. Ce bord d’attaque est volontairement plus long que sa longueur finale, je le couperai plus tard après fixation sur la voile.

Après assemblage, j’ai égalisé la gaze sur toute la longueur, pour obtenir 40 mm visibles. Là aussi, c’est quelque chose que je ferai différemment à l’avenir, je laisserai plus de marge et j’égaliserai plus tard, j’en parle après.

Pour ces coutures, j’ai utilisé une aiguille Microtex 80 car les tissus sont plus épais que l’Icarex.

Préparation du bord d’attaque et couture du fourreau en dacron sur la gaze
Découpe de l’excès de gaze

Etape 8 : Assemblage du bord d’attaque sur la voile

Le centre du bord d’attaque et de la voile ont été alignés. C’était le moment de démarrer cette fameuse « couture rabattue ». Pour soulager ma machine et mon aiguille, j’ai d’abord recoupé à 10 mm l’une des deux épaisseurs de dacron sur les 4 bandes verticales (donc je n’aurai que 3 épaisseurs de dacron au lieu de 4 dans la couture rabattue, c’est la technique du « dégradé » – cf. partie coutures en bas de page). J’ai positionné le bord d’attaque sur la voile « endroit contre endroit » avec les bords alignés (image ci-dessus), j’ai épinglé comme une couturière pour faire une piqure au point droit à 20 mm du bord, c’est la première étape de la couture rabattue. J’ai quand même eu un petit problème sur la longueur, car malgré le fait que ma machine possède le double-entraînement, j’avais une différence de presque 5 mm arrivé au bout des 2,40 mètres de couture (problème bien connu des personnes qui font du quilting). Heureusement que j’ai fait un bord d’attaque plus long que prévu. Donc pas très grave, j’espère faire mieux la prochaine fois. Pour éviter ça, je ferai la couture en 2 fois, en partant du centre à chaque fois. En attendant, pour ce coup-ci, je re-définis le nouveau centre du bord d’attaque à la craie.

Puis j’ai pré-plié à 10 mm du bord et enfin, j’ai rabattu et j’ai piqué. Une fois fait, j’ai coupé les extrémités du bord d’attaque, et j’ai « cautérisé » avec un fer à souder équipé d’une panne plate.
Une autre chose que j’améliorerai : au lieu de retailler la gaze du bord d’attaque et le haut de la voile avant la piqure droite, je laisserai 10mm de marge en plus, et une fois la piqûre droite réalisée, j’égaliserai l’ensemble à 20 mm, puis je dégraderai les épaisseurs.

Pour ces coutures, j’ai utilisé de nouveau l’aiguille Microtex 80.

Fixation du bord d’attaque à la voile, puis couture

Etape 9 : Ajout des renforts en dacron sur la voile

2 triangles de dacron sont cousus au point droit sur l’extrados, au niveau des pointes d’ailes. Précédemment, j’ai brodé pour le fun un petit texte sur ces triangles au fil orange.
Après avoir cousu le premier sur la voile, je me suis aperçu qu’on voyait sur l’endroit du cerf-volant (par transparence) l’arrière de la broderie en fil orange, pas très joli. J’aurai dû utiliser un fil de canette noir. Pour le second triangle qui est déjà brodé, j’ai corrigé avec un feutre pour noircir les fils de canette, le résultat est meilleur.

J’ai ajouté aussi un renfort au centre de l’aile, en forme de chevron. Je ne sais pas quel matériau est utilisé sur les vrai Revo, du coup, j’ai mis un morceau de dacron, lui-même assemblé à un morceau de mylar tramé.

Pour ces coutures, j’ai utilisé une aiguille Microtex 70.

Collage et couture des renforts sur la voile

Etape 10 : Les ourlets doubles

Chaque côté des bords de fuite est pliée et collée, deux fois.
Pour les latéraux où il me manquait 5 mm de marge (souvenez-vous étape 5), c’est le premier pli qui se voit amputé de cette largeur, pour que visuellement l’ourlet mesure quand même 10 mm quand il est plié une deuxième fois. Si on regarde bien par transparence, on devine quelque chose.

Dernière remarque sur les ourlets : ils viennent recouvrir les renforts triangles en bas des ailes, mais ce n’est pas très joli. La prochaine fois, je ferai peut-être passer l’ourlet sous le triangle en dacron (inversion des étapes 9 et 10).

Pour ces coutures, j’ai utilisé une aiguille Microtex 70.

Pliage de la voile sur les bords de fuite pour faire les ourlets, puis couture des ourlets

Etape 11 : Fixation des embouts

J’ai percé les trous au fer à souder (panne pointue). Puis j’ai renforcé d’une couture point droit de part et d’autre des trous (pas encore fait sur la photo ci-dessus). Je n’avais pas les rondelles à cuvette qui accueillent les nœuds des élastiques, donc j’ai trouvé une solution avec des boutons, travaillés à la Dremel.

Perçage des pointes de la voile. Ces trous serviront à passer les élastiques
Boutons qui serviront de rondelles
Perçage des boutons avec une dremel

Etape 12 : Le bridage

Ça a été pour moi la partie la plus pénible. J’ai beau être patient, faire ce bridage a failli me rendre dingue !
J’avais acheté 7 m de bride gainée (Dyneema 65kg) car les brides Revolution pré-nouées sont 3 fois plus chères. J’ai d’abord fait les brides verticales en tentant de démarrer les nœuds par l’une des extrémités, mais je me suis aperçu que c’était plus facile en démarrant du centre. Puis, j’ai fait la bride horizontale en partant du centre. J’ai mis presque une journée à faire ce bridage…. donc, avec le recul, acheter des brides pré-nouées, pourquoi pas…

Fabrication du bridage

Bilan

Cette construction était un challenge et j’ai réussi, je suis content. Il vole vraiment bien, et mise à part des fronces dues à une tension de fil trop forte, il a un aspect satisfaisant.
J’ai mis environ 55 heures à faire ce cerf-volant, sachant que je suis plutôt réfléchi et donc un peu lent…

Le prochain (car il y aura un prochain) sera un semi-ventilé. Je choisis de garder le même panneautage pour « rentabiliser » le patron. Une partie du travail réalisé sur le premier ne sera pas à refaire : prises de mesures du RevoPolo, réalisation des patrons… Et surtout, j’irai plus vite, car j’aurai plus d’expérience. J’espère donc faire le prochain en une trentaine d’heures. Quoique…

Je tenterai peut-être de mettre un nerf-de-chute sur le bord de fuite, un nouveau challenge… qui sait combien de temps ça prendra…

Première sortie avec le cerf-volant terminé

La liste des matériaux utilisés pour ce cerf-volant

Les prix correspondent aux tarifs pratiqués en France en 2014.

QuantitéNomDescriptionPrix / UnitéSous-total
1Spinnaker CX2 (42 g)Pour la housse, couleur : gold (jaune orangé),
largeur 135 cm
7,90 €7,90 €
1Icarex PC31 (31 g), au mètreCouleur : noir (402034), largeur 140 cm16,00 €16,00 €
1Icarex PC31 (31 g), au mètreCouleur : gold (402038), largeur 140 cm16,00 €16,00 €
4Dacron, au mètreCouleur : noir, largeur 6cm1,30 €5,20 €
1Mylar tramé (75 g), au mètreLargeur 10 cm3,00 €3,00 €
1Gaze, au mètreCouleur : noir, largeur 150 cm9,00 €9,00 €
1Fil de couture (Serafil 80)Couleur : noir, bobine de 800 m7,00 €7,00 €
1Kit embouts Revolution2 embouts verticaux haut par kit7,00 €7,00 €
2Kit embouts Revolution2 embouts verticaux bas par kit7,00 €14,00 €
7Bride dyneema gainée (65 kg), au mètreCouleur : noir0,70 €4,90 €

Quelques infos techniques sur la couture

Le fil

En fonction du tissu, on choisit un fil. Plus le tissu est fin, plus le fil doit être fin. J’ai utilisé le Serafil 80 (fil en polyester du groupe AMANN) qui est largement utilisé dans la construction de cerf-volant.
Plus le chiffre adossé au fil est grand, plus le fil est fin. Les fils vendus en mercerie sont plus épais, en général, c’est du 40 ou du 50.

Les aiguilles

En fonction du tissu et du fil, on choisit son aiguille. Pour faciliter la couture dans l’Icarex, j’ai utilisé des aiguilles « Microtex ». Elles ont une pointe très acérée pour piquer dans les tissus fins microfibres. Calibre 70 pour les faibles épaisseurs (panneautage, ourlets), calibre 80 pour le bord d’attaque. À défaut d’aiguilles Microtex, c’est possible d’utiliser des aiguilles spéciales Denim (jeans) dont la pointe est plus acérée qu’une aiguille universelle (mais moins qu’une Microtex).

Plus le chiffre adossé à l’aiguille est grand, plus l’aiguille est large (exprimé en centièmes de mm). Donc une aiguille de calibre 70 (0,7mm de large) est plus fine qu’une aiguille 100 (1mm). Attention, le Serafil 80 n’est pas compatible avec les aiguilles de calibre 60.

La tension du fil de canette

C’est primordial de bien régler sa machine pour avoir une belle couture. J’ai d’abord réglé la tension de canette avec la technique du yoyo (on lance doucement la boîte à canette en tenant le fil, comme un yoyo), la canette doit descendre doucement de quelques centimètres. Si la canette ne descend pas, c’est qu’il y a trop de tension, il faut desserrer légèrement. Si la canette descend trop, il faut resserrer légèrement. Il faut y aller progressivement sur la vis, par 1/8ème de tour. Pour du tissu très fin, il vaut mieux baisser un peu la tension de canette.

Canette

La tension du fil d’aiguille

Ce cerf-volant contenait trois points différents (zig-zag piqué, point droit, et point « vague »). Pour chacun de ces points, j’ai fait des essais avec des chutes (le bon nombre d’épaisseur, la bonne aiguille) et j’ai défini la bonne tension. C’est particulièrement difficile de régler la tension sur du tissu très fin. J’ai utilisé une loupe pour voir précisément où le point se nouait. Chaque point a demandé une tension différente. Par chance, j’ai pu enregistrer chaque point personnalisé, car ma machine électronique le permet. Généralement, il faut baisser la tension du fil d’aiguille sur des tissus fins. La prochaine fois je baisserai un peu la tension de mon zig-zag piqué, pour tenter d’éliminer les fronces.

Pied de la machine à coudre de face

La pression du pied de biche

Ma machine ne permet malheureusement pas de modifier la pression du pied-de-biche. Généralement, on diminue la pression du pied-de-biche sur les tissus fins. Si le tissu fronce après couture, c’est que la tension des fils ou la pression du pied-de-biche sont trop fortes.

Le double entraînement

La plupart des machines ont un simple entraînement, le tissu est entraîné par la griffe du dessous. Lors du double entraînement, une griffe supplémentaire entraîne les tissus par le dessus, ce qui assure un entraînement à la même vitesse du tissu inférieur et supérieur. L’Icarex glisse beaucoup, donc c’est une fonction intéressante. Mais ça n’évite pas tous les problèmes sur les coutures longues (les 2m35 du bord d’attaque).

Pieds de la machine à coudre vue de côté

La couture rabattue

Cet assemblage a l’avantage d’être à la fois solide et proprement fini. Il existe plusieurs façons de la faire. J’ai procédé comme suit :

  1. Mettre les 2 pièces endroit contre endroit
  2. Piquer au point droit à 20 mm du bord
  3. Plier une première fois la marge de couture à 10 mm
  4. Rabattre, c’est à dire plier une deuxième fois la marge de couture
  5. Ouvrir la couture
  6. Piquer dans le rabat une deuxième couture
Les 6 étapes de couture ; La gaze est en rouge et la voile en noire

Il est aussi possible d’ouvrir la couture dès que la première piqûre est terminée.
Il est aussi possible de raccourcir les marges de couture en « escalier » ou en « dégradé », pour que la partie la plus à l’intérieur soit plus courte, ça facilite le pliage, et ça réduit l’épaisseur du rabat. J’ai pratiqué cette technique uniquement sur les 4 bandes verticales de dacron, après avoir piqué au point droit.

Documentation

Je vous conseille un site et un livre pour mieux comprendre et utiliser votre machine à coudre :

Un site http://machinesacoudre.over-blog.org/articles-blog.html, véritable « mine d’or » pour comprendre le fonctionnement d’une machine, son mécanisme, comment l’entretenir, la régler. Ce site est parfois un peu « fouillis », mais finalement, tout est très bien expliqué.

Un livre « Guide de Couture à la Machine à Coudre » de Christelle Beneytout, aux Editions Eyrolles, 2014. Ce livre passe en revue toutes les fonctions d’une machine, et donne de bons conseils pour adapter sa machine à son projet. Ce n’est pas un livre pour apprendre la confection, mais bien pour apprendre à utiliser sa machine et ses accessoires (choix du pied presseur, de l’aiguille, du fil…).

Et ensuite

Ensuite, Guardian a construit deux autres cerfs-volants : un semi-ventilé et un extra-ventilé. Ces 2 autres constructions lui ont pris 44 heures au total.

2ème cerf-volant : une version extra-ventilée

Voici les caractéristiques des cerfs-volants de Guardian :

  • Revopolo UL
    • Equipé d’un bord d’attaque Race Rods Black et de verticales P1X
    • Poids total : 180 g
  • Semi-ventilé fait-maison
    • Equipé d’un bord d’attaque 2 wraps et de verticales P2X
    • Poids total : 210 g
  • Ventilé fait-maison
    • Equipé d’un bord d’attaque 3 wraps et de verticales P3X
    • Poids : 228 g
  • Extra-ventilé
    • Equipé d’un bord d’attaque 3 wraps et de verticales P3X
    • Poids 242 g

Après ces constructions, Guardian a trouvé qu’il n’y avait pas assez de différence entre son ventilé orange et son extra-ventilé rouge. En fait, il pensait que son extra-ventilé rouge pourrait encaisser des vents supérieurs à 40 km/h, mais en fait non. Il a donc pris la décision de convertir une partie du centre en gaze de son cerf-volant rouge en gaze.

Guardian a également calculé le radio de gaze sur ses cerfs-volants et quelques cerfs-volants du commerce :

  • Une voile de revo 1.5 mesure environ 0,98 m2 (je ne prends pas en compte le bord d’attaque)
  • Le semi-ventilé jaune est équipé de 12 % de gaze
  • Un Barresi serie semi-ventilé : 14 %
  • Le ventilé « gold » est équipé de 20 % de gaze
  • L’extra-ventilé rouge est pour l’instant équipé de 32 % de gaze
  • Un revopolo Ventilé : 35 %

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